• Sous titre de l'essai clinique: IFCT-1501 MAPS-2 (A. Scherpereel) - Janvier 2020
  • Numéro de vidéo: 379903974
  • Chapitrage:
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  • Transcription:

    Quelle efficacité de l’immunothérapie en 2ème ou 3ème ligne de traitement d’un mésothéliome pleural malin non opérable ?

    L’essai IFCT-1501 MAPS-2 s’intéresse à un cancer rare, le mésothéliome pleural malin, qui est un cancer qui touche l’enveloppe du poumon et non pas le poumon lui-même. Il touche environ 1000 patients en France chaque année. Ce sont des malades qui ont été souvent exposés à l’amiante précédemment. C’est un cancer qui est grave car il n’y a pas de traitement curatif pour l’instant et l’espérance de vie des patients est relativement assez brève en général.

    L’essai IFCT-GFPC-0701 MAPS promue par l’IFCT concernait la première ligne de traitement, c’est-à-dire le traitement que l’on donne en premier lieu aux malades. Il s’agit en général d’une chimiothérapie et nous avons donc testé la combinaison de cette chimiothérapie avec un traitement ciblé anti-angiogénique, le bevacizumab. Dans l’essai IFCT-GFPC-0701 MAPS qui a été publié dans The Lancet en décembre 2015, nous avons pu montrer que cette combinaison améliorait déjà l’espérance de vie des patients et le contrôle initial du traitement.

    Dans l’essai IFCT-1501 MAPS-2, nous nous sommes intéressés à des nouveaux traitements, dans le cas présent, l’ immunothérapie, qui regroupe des traitements en perfusion que l’on donne au patient pour restaurer ses défenses naturelles contre son cancer.

    Nous avons donc fait cet essai sur 125 patients. Les patients étaient répartis en deux groupes de traitement :

    • un groupe qui recevait une seule immunothérapie, un anticorps Anti-PD1, le nivomulab.
    • l’autre groupe de patients recevait une combinaison de deux immunothérapies Anti-PD1, le nivomulab, ainsi qu’un anticorps anti-CTL4, l’ipilimumab, qui vise le système immunitaire à un autre niveau que l’Anti-PD1. Les patients étaient répartis dans les deux groupes selon un système de randomisation, c’est-à-dire un tirage au sort, ce qui est habituel dans les essais cliniques.

    Dans l’étude IFCT-1501 MAPS-2, 125 patients ont ainsi été recrutés par l’IFCT entre 2015 et 2016, et nous avons donc suivi ces patients pendant plus de deux ans.

    L’objectif principal de cet essai était le contrôle de la maladie. Habituellement ce taux de contrôle est de moins de 30% avec tous les traitements disponibles. Nous avons donc pu montrer dans le cas présent qu’avec le nivomulab nous obtenions un taux de contrôle de la maladie de 44% et dans le groupe avec le traitement combiné (nivolumab + ipilimumab) jusqu’à 50% de taux de contrôle.

    Ces résultats positifs extrêmement intéressants se sont traduits par une augmentation de l’espérance de vie des patients qui est d’habitude assez brève : dans le groupe de patients traités avec le nivomulab, l’espérance de vie c’est-à-dire la survie globale était d’environ 12 mois et dans le groupe de patients traités avec la combinaison de traitements (nivolumab + ipilimumab)la survie globale était de 16 mois.

    Comme souvent quand on associe plusieurs traitements, les toxicités étaient un peu plus importantes dans le groupe avec les deux médicaments comparé au groupe avec le nivomulab seul. Globalement les toxicités étaient assez facilement gérables même s’il faut se méfier car on peut observer certaines toxicités graves avec l’immunothérapie comme cela a pu être le cas dans le groupe avec le traitement combiné.

    Pour résumé, les résultats de l’essai IFCT-1501 MAPS-2 sont extrêmement intéressants et prometteurs : l’immunothérapie par nivolumab seul ou associé à l’ipilimumab est le premier vrai traitement depuis longtemps qui montre une efficacité largement supérieure aux chimiothérapies actuellement disponibles chez les patients qui ont échappé à une ou plusieurs lignes de traitement par chimiothérapie. Nous espérons donc que ces traitements seront validés en routine avec l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché.

    Si vous voulez avoir plus d’informations sur cet essai clinique, vous pouvez vous reporter sur l’article qui a été publié le 16 janvier 2019 dans Le Lancet, une prestigieuse revue internationale.

    Dernière modification le mercredi, 18 décembre 2019 02:50

IFCT-1501 MAPS-2 (A. Scherpereel)